Le Pur sang Arabe Polonais/ Russe

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Les chevaux arabes firent leur apparition en Russie dès le 15e siècle, lorsque le Tsar Ivan Le Terrible importa des chevaux arabes, perses et turkmènes pour ses écuries. La première mention d’un cheval arabe dans les documents de l’Etat Russe concerne la vente à l’Angleterre de « l’arabe MARKHEM », un étalon.
Toutefois, le premier afflux important de chevaux orientaux eut lieu pendant les guerres turques au 18e siècle. Beaucoup de chevaux arabes tombèrent entre les mains des Russes durant ces guerres, desquels une partie des meilleurs fut rassemblée par le talentueux éleveur de chevaux qu’était le Baron Alexander Orloff. Ils n’étaient pas issus d’un butin de guerre, car le Sultan et plusieurs potentats donnèrent au Baron Orloff 30 étalons et un important troupeau de juments. A son tour, il les offrit à la Tsarine La Grande Catherine avec 18 de ses chevaux puis vendit les étalons ALIBEJ et ARABE ORLOFF en Angleterre, conservant 12 étalons et 9 juments pour son haras.
En Pologne, autre réservoir important de chevaux orientaux pour la Russie, Orloff acquit SMETANKA, étalon gris né dans le désert et très typé. Grand (16 paumes) et puissamment bâti, SMETANKA aurait été très utile au programme d’élevage d’Orloff, mais il mourut malheureusement après seulement une année de saillie. Orlof croisa ses arabes avec des chevaux locaux, créant deux nouvelles races : le trotteur Orloff et le cheval de selle Orloff.
SULTAN I, un arabe importé du désert par Orloff en 1775, fonda le cheval de selle Orloff, qui fut un grand et beau cheval, avec un type oriental. Une autre race formée par le croisement d’arabes avec des chevaux locaux fut le Rostopchin, ainsi nommé par son créateur. D’Arabie, Rostopchin importa les étalons RISHAN, KAIMAK et KADI en 1802, et les croisa avec des juments d’origine anglaise, du Kabardin, du Don et de Karabakh. Les chevaux Orloff et Rostopchin devinrent tous deux la propriété de l’Empire russe en 1845. Les deux races furent croisées entre elles, formant la nouvelle race ainsi nommée : Orloff-Rostopchin.
La demande en chevaux de selle augmenta de façon spectaculaire au 19e siècle en raison de la formation de nombreuses unités de cavalerie. Durant les années 1840, la Russie compta 44 fermes d’élevage produisant des chevaux de selle, nombre qui alla jusqu’à plus de 50 au début du 20e siècle. Tous ces haras utilisaient des étalons arabes, achetés dans le désert ou en Pologne, pour améliorer les races locales. Le plus connu de ces haras, le haras de Strelets, produisit une race qui était essentiellement composée de demi-arabes. Des étalons arabes influencèrent énormément cette race, le meilleur d’entre eux fut OBEJAN SEREBRNI, un arabe polonais né au haras de Rozwadowski en 1851. Acheté par Strelets en 1863, OBEJAN SEREBRNI fut le père d’un grand nombre de très bonnes juments, qui marquèrent la race Strelets de caractéristiques typiquement orientales. Aussi important pour la race Strelets fut l’étalon arabe polonais CYPRIAN, qui établit des lignes mâles d’une grande influence génétique.

S.A. Straganov, un autre éleveur russe talentueux, créa un haras dans le Caucase en 1889, pour lequel il réunit un grand troupeau d’arabes. Les arabes furent croisés avec des chevaux Kabardin, produisant des montures très populaires auprès des Cosaques du Don et de Kuban. Un autre haras produisant des chevaux pour les forces armées fut le haras d’A.G. Szczerbatov, qui croisa des étalons arabes avec des juments pur-sang anglais et du Don.
En 1921, après la révolution, le gouvernement créa le haras de Tersk sur le site des anciens haras Stroganov et du Sultan Girey. Initialement, Tersk produisit des chevaux locaux à des fins de remonte, mais en 1925 les chevaux survivants des haras de Stroganov et Strelets furent envoyés là-bas.
Il fut nécessaire d’importer des chevaux arabes pour améliorer les races locales mais les abondantes sources de chevaux arabes facilement accessibles avaient commencé de se tarir. Trouver un bon arabe dans le désert était devenu de plus en plus difficile.
Il y avait un grand nombre de chevaux originaires du désert en Egypte, mais l’élevage là-bas visait la production de chevaux plus petits et plus secs, capables de grande vitesse sur de courtes distances, et par conséquent, on n’insistait pas vraiment sur la sélection par le type, la bonne conformation et le tempérament. Des arabes avec de sérieux défauts comme des lignes de dos molles, des poitrines peu profondes, des jambes médiocres, et des caractères difficiles furent produits là-bas à un taux croissant.
La Pologne, qui avait les meilleurs arabes d’Europe, aurait pu être une bonne source d’approvisionnement pour le programme d’élevage russe, mais les relations politiques et commerciales entre les deux pays étaient plutôt tendues dans ces années post-révolutionnaires.

En conséquence, les éleveurs soviétiques à la recherche de chevaux arabes se tournèrent vers la Hongrie, la France et l’Angleterre. Tersk importa de Hongrie en 1927 plusieurs chevaux orientaux et un nouveau type de cheval de Tersk commença à apparaître. Trois ans plus tard, le pur-sang KOHEILAN V fut importé de Hongrie. Quand il s’affaiblit en tant qu’étalon de tête de Tersk, il fut remplacé par son fils, KARAKUM, issu de la jument française Karabin (Djabel x Karaban). Quand il commença lui aussi à faiblir, ARDAHAN, un étalon arabe importé de Turquie fut utilisé.

En 1930, six juments pur-sang arabes et un étalon furent importés de France. Les juments étaient de type Munighi, similaires en conformation aux petits pur-sang anglais, mais laissèrent un peu à désirer en terme de conformation et de beauté. Quoi qu’il en soit, elles se distinguèrent en transmettant une santé de fer. Les plus influentes de ces juments furent KARABIN et FIGURANKTA, toutes deux ayant prouvé leur excellente qualité de poulinières. L’étalon KANN était puissamment bâti, avec une profondeur et une largeur de poitrine, une forte croupe, les hanches larges, et des extrémités sèches et correctes. Croisé avec des juments françaises, il améliora la conformation mais pas la beauté ni le type ; croisé avec des juments anglaises ou polonaises, ses produits furent d’un type meilleur.

Les arabes français transmirent la sécheresse du type et une bonne locomotion. Pour améliorer davantage le type et ajouter la beauté orientale, un groupe d’arabes de type Habdan et Saklawi fut importé de Crabbet Park. Enchantés par les bons résultats obtenus précédemment avec OBEJAN SEREBRNI, les éleveurs soviétiques achetèrent NASEEM (SKOWRONEK x NASRA), qui perpétuait sa lignée maternelle jusqu’à cette très récente importation.

NASEEM, de type Saklawi, eut la conformation la plus raffinée des étalons importés d’Angleterre et son influence dans le programme d’élevage soviétique fut énorme. De ses 86 poulains, cinq fils furent utilisés dans le programme des pur-sang arabes. En dépit de leur grande beauté, ces poulains furent en règle générale peu utilisés et n’excellèrent pas sur les champs de course.

Des juments de Crabbet, RISSALMA s’avéra la meilleure, engendrant PRIBOJ ainsi que de nombreuses très bonnes filles. Globalement, les chevaux anglais étaient très beaux, mais de constitution médiocre et montraient de sérieux défauts de conformation, comme des dos faibles, des reins longs et faibles, des croupes courtes et rondes, des paturons mous, des articulations faibles et une musculature insuffisamment développée. Quoi qu’il en soit, le croisement des chevaux anglais avec les français produisit des poulains d’une qualité supérieure à leurs deux parents, à la fois quant à la conformation qu’à la beauté.
Durant la seconde guerre mondiale, 191 pur-sang arabes (16 étalons et 175 juments) disparurent de l’est de la Pologne, qui était occupé par l’Union Soviétique. Quatorze étalons et 112 juments furent perdus en 1939, neuf juments en 1944 et quarante et une juments en 1945. Certaines d’entre elles, principalement des chevaux pris à Janow Podlaski en 1939, se retrouvèrent à Tersk et furent enregistrés dans le « Russian Arabian Stud Book » (RASB) (stud-book russe du cheval arabe).

Parmi les étalons, seuls OFIR, PIOLUN, SKRZYP et TAKI PAN furent utilisés dans le programme des pur-sang à Tersk, les autres étant utilisés pour produire des demi-sang.

OFIR était d’une conformation très puissante, avec une encolure longue mais quelque peu lourde, un haut garrot, un dos court, une bonne combinaison, une hanche longue, un corps profond et des jambes correctes. Génétiquement très dominant, il engendra des poulains forts et corrects, avec de bons caractères qui étaient très résistants face à tous les types de stress.

PIOLUN était un sujet bien bâti avec un bon squelette. Sa croupe était quelque peu inclinée et ses jambes fortes et correctes, quoique ses articulations étaient un tant soit peu molles. Il avait une très bonne locomotion.

SKRZYP, cheval fort et sec avec beaucoup de solidité, avait une locomotion excellente mais manquait de type oriental. Il engendra de nombreuses juments de qualité.

TAKI PAN, un demi-frère d’OFIR était le fils de l’excellent étalon de course, KASZMIR. Il ne fut pas utilisé intensément dans l’élevage pur-sang, mais il engendra quand même la jument TAKTIKA et l’étalon TUNIS, qui restèrent à Tersk.

Les étalons étaient :
Enwer Bey, hardy, Kniaz, Kuhailan Said, Ofir, Piolun, Sadyk Pasza, Skrzyp, Taki Pan et Tysiacznik.
Les juments étaient :
Bajka, Celna, Dziwa, Elegantka, Floryda II, Fryga II, Gazella II, Halina, Ikwa, Kahira, Kamea, Kewa, Konfederacja, Krucica, Limba, Mammona, Mandolina, Mulatka, Narada, Niezgoda, Nirwana, Nowina, Oaza, Paproc, Plotka, Prypec, Separacja, Satyra, Troska, Tecza, Taraszcza, Ugroza, Uzinka, Wlodarka, Wiechlina, Walna, Westa, Wesola, Wyzwolona, Wrozba.

En 1941, tous les chevaux de Tersk furent évacués vers l’Ouest du Kazakhstan, où ils furent gardés en troupeaux errants. Malgré les sévères conditions de vie, les chevaux retournèrent à Tersk, en 1943, en bonne condition. En 1944, le gouvernement soviétique gratifia Tersk du droit d’élever uniquement des pur-sang arabes, et tous les métissés d’arabes furent envoyés au haras de Stavropol.

En 1945, un autre groupe de chevaux arabes, réquisitionnés en Allemagne, arrivèrent à Tersk.
Parmi eux se trouvaient les juments polonaises :
DONATA, LAZEJKA, LABA, LAGODNA, JURTZENKA OFIRU et ORBITA.

Suite


Le premier stud book du cheval arabe russe (RASB) fut publié en 1965. Le premier volume contient les déclarations de 57 chevaux arabes -47 juments et 10 étalons- pris en Pologne et en Allemagne durant les années de guerre. N’étaient pas inclus les 6 autres juments nées à Tersk très peu de temps après l’arrivée de leurs mères : GALKA, KOHIRDA, KRALIA, KRITSA, NIKDELLA et OSA.
Trois autres étalons polonais furent importés en URSS après la guerre :


ARAX (AMURATH SAHIB x ANGARA), né en 1952, fut exporté en Russie en 1958. De la lignée paternelle BAIRACTAR, il avait un bon squelette et beaucoup de solidité, une belle tête avec de larges yeux noirs et expressifs, et une longue encolure. ARAX était bien bâti, avec force et qualité, avait une croupe plate et une attache de queue haute, ainsi que de bonnes jambes. Son caractère et son tempérament étaient excellents et il fut très apprécié pour toutes ces caractéristiques.

SEMEN (LAUR x SOKORA), importé en 1962, avait aussi beaucoup de points forts, mais il était droit et court jointé. Néanmoins, il engendra de solides poulains qui eurent du succès sur les pistes des hippodromes.

ELFUR (CZORT x ELLORA), fortement inbred sur OFIR, perpétra cette lignée sous-exploitée à Tersk où il resta de 1972 à 1976. Excellent cheval de course de type Koheilan, ELFUR était petit, mais sec et puissamment bâti avec une excellente locomotion. Sa tête était un peu grande avec un chanfrein droit.

Dix-neuf chevaux furent importés d’Egypte en 1968, mais furent écartés du stud book et du programme d’élevage quatre ans plus tard car il était impossible de prouver la pureté de leurs origines. Un seul de ces étalons, MOHAYED (SHAHRIAR x BIND BADR) continua à être utilisé.

Né à El Zahraa en 1965, MOHAYED,de type Koheilan, était un beau cheval avec une très belle tête et une très belle encolure. Bien qu’il fut puissamment bâti, il avait un dos mou, des jarrets faibles et un caractère difficile.

En 1973, l’URSS acheta un autre groupe d’arabes en Egypte, incluant les étalons ARAFA (SHAHRIAR x AFIFA) et NAZEEH (GASSIR x ZEBEDA).

Beaucoup plus influents furent les étalons ASWAN et NIL, tous deux offerts par le gouvernement égyptien.

ASWAN (NAZEER x YOSREIA), né en 1958 à El Zahraa, était un exemple du type Saklawi. C’était un grand et sec cheval (1,55 - 1,78 de tour de poitrine 19 cm de tour de canon), avec une tête magnifique et une bonne locomotion. Il fut le père de beaucoup de produits importants pour Tersk, même si son encolure était quelque peu courte, son dos mou et des jambes moyennes avec des genoux et des paturons médiocres, et des canons à l’avenant.

L’étalon NIL (SID ABOUHOUM x MALAKA), également né à El Zahraa, mourut après seulement une saison de monte.

Le haras de Tersk acquit des arabes de types très différents venant de nombreux pays, alimentant ainsi une très large base génétique. Les plus importants types génétiques de Tersk sont les lignées Saklawi, Koheilan, Habdan et Koh-Sakl.

Le type Saklawi est connu pour sa beauté orientale et sa conformation harmonieuse. Les arabes Saklawi ont un bon squelette et une bonne musculature, mais sont plus petits en taille et manquent un peu de locomotion. De bons exemples de chevaux Saklawi dans le programme d’élevage de Tersk sont NASEEM, ASWAN, NIL et KANKAN.

Les arabes de type Koheilan sont caractérisés par un corps puissant, solide, un bon squelette et de la taille. Des représentants typiques sont OFIR, ARAX, ELFUR et *MAGNOLIA.

Les arabes Habdan sont typiquement dépourvu de beauté classique. Ils sont grands mais souvent élancés, ont une musculature bien développée et une bonne locomotion. Les représentants de ce type sont : SKRZYP, KANN et quelques-uns uns des produits de PRIBOJ, POMERANETS, SOFA II et TAKTIKA.

La lignée Koh-Sakl est un type intermédiaire. Les arabes Koh-Sakl ont le bon squelette et la solidité des Koheilan combinés avec la beauté orientale et la finesse des Saklawi. Puisque c’est un type génétiquement hétérogène, de nombreuses variantes peuvent s’observer dans l’élevage de ces chevaux, quoique généralement, ils soient grands et ont une bonne locomotion. Pour représenter ce type, on peut citer : KOREJ, POMERANETS et sa production, ainsi que celle d’ASWAN avec des juments Koheilan ou Koh-Sakl.
Dans le but d’introduire les qualités de ces différents types de lignées chez l’arabe russe, Tersk utilise les chevaux des lignées reconnues pour les caractéristiques désirées.
Par exemple :
La lignée Koheilan, à travers PIOLUN, son fils PRIBOJ et petit-fils POMERANETS, et à travers LOWELAS et son fils SKRZYP, pourrait fixer des caractéristiques telles que la force, une bonne constitution, les capacités sportives.

La lignée de KANN à travers KOREJ et ses fils, particulièrement KANKAN, augmentera la taille, la sécheresse et l’ossature, ce qui contribue à une bonne locomotion.

La lignée de NASEEM, à travers son fils NEGATIW et son petit-fils SALON ainsi que les fils de SALON, est reconnue pour fixer le type et la beauté orientaux.

Les lignées d’OFIR et d’AMURATH ont été utilisées pour obtenir une conformation correcte, une bonne santé et le « grand cœur » du type Koheilan.

On attendit d’ASWAN et de NIL, de type Saklawi, qu’ils fixent davantage le type oriental, spécialement en contribuant à typer les têtes, aplanir les croupes et au maintien des grandes tailles.

Dans le but de fixer les caractéristiques génétiques recherchées et pour éliminer les individus de mauvaise conformation aussi bien que de caractère difficile, un programme très strict a été mis en place qui passait par les courses. L’entraînement commence à 18 mois, et à deux ans les chevaux courent sur des distances allant de 1 000 à 1 600 mètres. Les trois-ans courent sur des distances entre 1 200 et 3 000 mètres, après quoi les chevaux qui seront utilisés pour l’élevage retournent généralement au haras.
Les quatre-ans et plus participent principalement aux épreuves de plus de 3 000 mètres.

Au début, le programme d’élevage russe utilisait des étalons importés de France, Angleterre, Egypte et Pologne.

Les étalons polonais engendrèrent le plus grand nombre de produits :
1 084 poulains, soit 45 % du nombre total de produits. Quand les descendants des étalons polonais importés du haras de Crabbet furent ajoutés, le nombre de poulains augmenta jusqu’à 1 540, soit 63,9 % du total.

Les étalons français engendrèrent 402 poulains, soit 16,7 %.

La lignée paternelle de PIOLUN était détentrice du plus grand nombre de poulains :
541, soit 22,4 %, suivie par celle d’AMURATH à travers ARAX, avec 214 poulains, soit 8,9 %.

La lignée polonaise originelle avec SKOWRONEK à travers son fils né à Crabbet, NASEEM, engendra 446 poulains, soit 18,5 %, alors que la lignée française d’origine avec KANN eut 442 produits soit 16,7 %.

Les lignées égyptiennes engendrèrent 262 poulains à travers ASWAN (10,9 %), 100 produits à travers NIL (4,2 %) et neuf poulains par MOHAYED (0,4 %).

Les étalons polonais étaient très sérieux du point de vue génétique et transmirent des caractéristiques essentielles telles qu’un excellent système nerveux, de bons caractères, de solides constitutions, une bonne locomotion, un grand cœur et une beauté orientale fortement prononcée, caractéristiques du type ou de la lignée desquels ils étaient issus.
Les étalons polonais jouèrent le premier rôle et eurent un impact très fort sur les conséquences. De tous les étalons importés utilisés dans le programme d’élevage russe jusqu’en 1980, la part des chevaux polonais est de 41,2 %, celle des français de 5,9 %, celle des anglais de 23,5 % et celle des égyptiens de 29,5 %.

Non moins importantes pour le programme d’élevage russe furent les juments arabes polonaises, 58,8 % de toutes les juments importées, ce chiffre ne comprenant pas les juments importées in utero.

La part des importations françaises est de 6,24 % du total, celle des anglaises de 23,8 % et les égyptiennes de 11,25 %.
On peut trouver des juments polonaises dans les pedigrees de quasiment chaque étalon né à Tersk et utilisé dans le programme d’élevage de Tersk.

Des juments polonaises représentant la lignée mâle de PIOLUN furent les mères de PATENT, PAWODOK, POMERANETS et SPORT.
Les étalons NOMER, NIKEL, NEGATIW, NORMATYW, *SALON et SUVENIR étaient issus de juments polonaises de la lignée mâle de NASEEM, tandis que les étalons KAPOT, MAK et LAK descendaient de la lignée mâle de KANN.

Par-dessus tout, les juments polonaises contribuèrent à donner de bonnes constitutions, une excellente santé et un grand cœur aux chevaux du programme d’élevage soviétique. Le fait que six pouliches suivant leurs mères aient survécu à la sévère épreuve d’une longue marche entre Janow et Tersk le corrobore. Elles transmirent également des qualités essentielles à la race, comme la longévité, la fécondité et d’excellents instincts maternels. A cet égard, les juments polonaises furent bien supérieures à celles importées de France ou d’Angleterre.

La jument GAZELLA II (KOHEJLAN x ABRA) fut une jument polonaise tellement extraordinaire. Elle eut 20 poulains pendant ses 28 ans de vie. A l’âge de 23 ans, elle donna naissance à TARASZCZA (par ENWER BEY), qui a son tour eut un poulain chaque année jusqu’à ses 24 ans.
La jument DIKARKA, vendue pleine à l’âge de 24 ans, eut 15 poulains durant ses 19 longues années de carrière de poulinière.

L’une des plus remarquables filles d’OFIR, la jument MAMMONA (par KRUCICA), connue comme “La perle de Tersk”, eut un poulain chaque année durant 18 ans. Elle mourut à l’âge de 21 ans. Les juments prises en Pologne appartenaient à des lignées maternelles de longue date très influentes, et leurs descendants eurent une énorme importance dans l’élevage des chevaux arabes dans chaque pays où ils sont élevés.

La lignée maternelle la plus précieuse en Union Soviétique a été celle de la jument SAHARA, née dans le désert, qui fut importée au haras de Jarczowce en 1845. De cette lignée furent issus des étalons tels OFIR, TAKI PAN et SADIK PASZA, aussi bien que des juments comme Dziwa, Kahira, Krucica, Westa, Mammona, Limba et Wrozba, toutes des juments venant de Pologne. En Russie, cette lignée fut à l’origine d’étalons remarquables tels que *Muscat, *Marsianin, Kilimanjaro, Njuans, *Nariadni, *Napitok, *Magnat, Nabeg, Pomeranets et Kumir, et des juments telles que Nomenklatura, Monopolia, *Magnolia, Malpia, Naturshitsa et *Nariadnaia.

La lignée de la jument du désert GAZELLA, importée au haras de Jarczowce en 1985, est hautement appréciée et toujours classée à la première place à la fois au haras et en course. Elevés en Pologne, les juments GAZELLA II, ELEGANTKA, FRYGA II, TARACZCZA, KAMEA, MULATKA, NIRWANA, WESOLA, WYZWOLONA et UGROZA avec l’étalon HARDY furent transférés à Tersk.

Une autre précieuse lignée est celle de MILORDKA 1810. La majorité des chevaux descendant de cette jument est conforme au type Saklawi. Tersk utilisa les juments polonaises suivantes, issues de la lignée de MILORDKA 1810 : KONFEDERACJA, NIEZBODA, BAJKA, NARADA, SEPARACJA, WALNA, SATYRA et TECZA II. L’étalon ENWER BEY descend également de cette lignée.